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Vous êtes bénévole engagé ou membre d’un club au sein de votre école ou du bureau exécutif d’une association ? Vous souhaitez récolter des dons et apporter votre aide aux personnes les plus démunies, mais vous ne savez pas par où commencer ? Suivez ces quelques consignes pour réussir haut la main votre campagne de récolte.

Qui peut lancer une campagne d’appel aux dons ?

Au Maroc, il est primordial de faire la distinction entre la collecte de dons en nature et la collecte d’argent. Si la première est implicitement ouverte au grand public, la seconde est une pratique surveillée et régie par la loi.

La loi N°004-71 stipule que « toute association ou groupement régulièrement constitué et ayant son siège au Maroc désirant faire appel à la générosité publique doit déposer, contre récépissé, par son représentant, dûment mandaté à cette fin, quinze jours au moins avant la date de la manifestation prévue, une demande d'autorisation, selon le cas, auprès du gouverneur de la préfecture ou de la province où doit se dérouler la manifestation si celle-ci a un caractère local, provincial ou préfectoral ; du wali de la région si l'appel concerne plus d'une province ou préfecture de la région concernée ; et du secrétaire général du gouvernement lorsque la manifestation a un caractère national ».

La procédure de dépôt des demandes d'appel à la générosité publique est donc limitée aux organisations capables de préciser la nature de leur manifestation, la destination des fonds à collecter, ainsi que la date et le lieu de son déroulement. Ces associations doivent également fournir un rapport détaillé des montants récoltés, le dernier renouvellement du bureau de l'association, une copie du bilan financier, du programme de la manifestation, de l'identité et de la qualité des personnes physiques chargées de la collecte…

En somme, certaines démarches administratives sont à respecter et les campagnes de récolte de fonds ne sont pas ouvertes à tout le monde.

Mais qu’en est-il du financement participatif ?

Le financement participatif (ou le crowdfunding) constitue depuis quelques années une zone grise, faute de réglementation particulière à ce mode de financement. Des plateformes comme Wuluj et Cotizi sont utilisées par certains entrepreneurs, associations et coopératives pour financier leurs projets à forte connotation sociale, mais nous sommes encore loin de la popularité du concept en Europe et Outre-Atlantique.

Heureusement, la Chambre des représentants a adopté le 11 février dernier le projet de loi N°15-18 relatif au financement collaboratif, qui sera, aux dires du ministère de l’économie et des finances, un levier de développement pour les jeunes porteurs de projets, les entreprises sociales et les associations.

Munissez-vous de patience, vous pourrez très prochainement recourir au crowdfunding pour financer toutes vos activités !

Le rôle central que jouent les réseaux sociaux dans la collecte des dons :

Nous collaborons au sein de Dir iddik avec un grand nombre de jeunes affiliés à des organisations nationales et internationales qui ont régulièrement recours aux appels aux dons sur les réseaux sociaux. Parmi celles-ci figurent le Rotary et les Jeunes Leaders Marocains (JLM) qui réussissent à récolter régulièrement de très grandes quantités de vêtements, de couvertures et de denrées alimentaires en mobilisant en ligne leurs communautés respectives. Leur secret : une grande maitrise de la communication digitale puisqu’ils parviennent, à coup de publications, de vidéos, de partages et de Stories à générer un potentiel viral et à toucher d’importantes audiences.

Internet facilite la mise en place de la méthode de l’oignon qui consiste à solliciter en premier l’entourage proche (le cœur de l’oignon) avant de toucher progressivement des personnes moins proches (les autres couches de l’oignon). Il est par exemple conseillé d’introduire d’abord le lieu de l’action, d’enchaîner avec la liste des besoins, de filmer une vidéo, de documenter la réception et le tri des dons à des fins de transparence, d’impliquer les meilleurs amis, d’élargir aux collègues, amis d’amis et connaissances, avant de lancer finalement l’appel public.

Taguer certains individus sur les publications, impliquer les micro-influenceurs et fixer des objectifs réalisables (qui peuvent être revus à la hausse ultérieurement), tout en partageant les différentes étapes de préparation et en lançant des défis à sa communauté permet, entre autres, de booster la campagne et d’atteindre une audience plus grande.

Certaines associations poussent l’exercice encore plus loin en faisant du porte-à-porte et en ciblant les endroits populaires comme les gares, les places publiques, les entrées des grandes surfaces et les centres commerciaux (en respectant bien évidemment les règles sanitaires en période de pandémie). Pour crédibiliser davantage leur travail, elles offrent aux donateurs des badges, des pin’s, des calendriers ou de simples reçus horodatés et tamponnés.

Une démarche murement réfléchie :

Il est primordial de réfléchir à votre campagne plusieurs semaines à l’avance et d’en déterminer les besoins, la portée et l’originalité, si vous souhaitez garantir sa réussite. Vous ne devez surtout pas lasser votre communauté en lui demandant trop de choses, trop vite et trop souvent.

L’hiver arrive ? Préparez votre collecte de vêtements chauds et de couvertures dès la fin de l’été pour un lancement en automne. Cela vous laissera le temps de faire le tri, de recruter des bénévoles, d’identifier vos bénéficiaires et de gérer confortablement votre logistique.

Les fournitures scolaires font défaut aux élèves des écoles de montagne ? Lancez votre collecte dès la fin de l’année scolaire (et non à la rentrée comme le font la majorité des associations), et récupérez les vieux manuels, les sacs et les trousses utilisées que vous pourrez trier et rafistoler tout au long de l’été.

Une distribution sous surveillance :

Les élus marocains ont voté une loi régissant les opérations caritatives afin d’éviter les débordements et les divers accidents pouvant entacher les attroupements de bénéficiaires, et encadrer ainsi la distribution d’aides lors d’opérations de bienfaisance.

Sachez qu’il est désormais nécessaire d’informer au préalable les autorités publiques, commissariat de police, pachalik et/ou caïdat, ainsi que la protection civile, et de respecter certaines normes de sécurité, afin de garantir le bon déroulement et le succès des distributions de dons.

Les consignes à retenir pour réussir votre campagne de récolte :

Pour résumer, vos campagnes d’appel aux dons ont toutes les chances de réussir si :

  • Vous vous y prenez suffisamment en avance
  • Vous respectez certaines bonnes pratiques
  • Vous exploitez la force des réseaux sociaux
  • Vous agissez conformément aux lois en vigueur
  • Vous êtes sincères et transparents
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