Une année de césure dédiée au bénévolat : Est-ce une bonne idée ?
De plus en plus de jeunes de par le monde n’hésitent plus à mettre leurs convictions personnelles au centre de leurs décisions académiques et professionnelles. Pour les générations Y et Z (âgées de moins de 40 ans) décrocher une carrière prestigieuse ou gagner de l’argent est aussi important que de travailler au sein d’une entreprise qui respecte ses employés et qui partage les mêmes valeurs et la même vision du monde. Des valeurs qui gravitent généralement autour de l’environnement et de l’égalité sociale.
Une tendance globale
Ce constat n’est pas l’apanage des pays riches puisque les étudiants marocains sont de plus en plus portés sur le travail social, l’entrepreneuriat social et le bénévolat, auxquels ils s’exercent au sein même des campus universitaires. Un engagement d’autant plus important que beaucoup d’entreprises jugent désormais leurs candidats au recrutement sur de nouveaux critères tels que les expériences extra-curriculaires, l’engagement social et les soft skills.
C’est dans ce nouvel environnement que beaucoup d’universitaires envisagent une année, un semestre ou un trimestre de césure qui sera consacrée au travail associatif et au bénévolat. Une question demeure pourtant posée : Est-ce une si bonne idée de tout laisser en standby pour faire du volontariat ?
Pour y répondre, analysons ces quelques points.
1. Avez-vous la possibilité de le faire ?
Tous les établissements scolaires et universitaires ne permettent pas de prendre une année sabbatique, administrativement et légalement parlant. Il est nécessaire de se documenter auparavant et d’en discuter avec un représentant de l’administration pour vous assurer que cela ne mettra pas en péril votre cursus académique, et que vous ne ferez pas l’objet de sanctions de la part du corps professoral.
2. Avez-vous déjà trouvé votre organisme d’accueil ?
Avant de vous lancer dans cette aventure, il est préférable que vous sécurisiez à l’avance une place dans votre organisme d’accueil (associations, ONG, entreprise, etc.) avec suffisamment de visibilité sur la durée de votre mission, vos objectifs, les moyens qui seront mis à votre disposition pour les atteindre, vos futurs collaborateurs et supérieurs hiérarchiques… Vous devrez également avoir une idée claire sur le degré d’engagement requis puisqu’il ne s’agit pas de vacances, le rythme pourrait même être plus soutenu que sur les bancs de l’école.
3. Vos parents sont-ils convaincus du bien-fondé de votre décision ?
Rien n’est plus difficile que d’entreprendre une nouvelle phase de votre vie sans l'assentiment de vos parents. S’ils sont amenés à financer cette aventure et à prendre en charge toutes vos dépenses, il est vivement recommandé de leur expliquer en détails et très calmement votre démarche, d’en lister tous les avantages et de les rassurer quant aux éventuelles répercussions sur votre parcours. Gardez en tête que seule votre réussite leur importe.
4. N’y a-t-il aucun autre moyen de vous engager ?
Vous serait-il possible d’arriver au même résultat, c'est-à-dire faire le bien autour de vous, défendre une cause qui vous tient à cœur, développer vos compétences et enrichir votre CV, mais en ne vous engageant en tant que bénévole que les weekends et les vacances ? Si c’est le cas, vaut-il la peine de prendre une année sabbatique et de casser le rythme de votre progression ? La question est légitime, mais si le besoin de changer entièrement de perspective, d’entourage et de cadre de vie est plus fort que tout, n'hésitez plus un instant et faites le saut. Vous vivrez probablement votre plus belle année !
Conclusion
Une année ou rien qu’un semestre de césure dédié au bénévolat sera certainement riche en enseignements. Si l’expérience ne menace en rien votre parcours académique, et plus tard vos aspirations professionnelles, vous en ressortirez plus mûrs, plus expérimentés et plus lucides sur les défis de l’avenir.
Mais vous devrez choisir la bonne organisation auprès de laquelle vous vous engagerez, et vous investir corps et âme dans votre mission. Vous aurez ainsi enrichi votre CV, élargi pour réseau et acquis des connaissances difficiles à obtenir sur les bancs des amphithéâtres.